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Le fonds L-57 Rosemarie Kieffer


[ About the article]
 
En juin 2013, le Centre national de littérature a reçu une trentaine de boîtes contenant le legs de Rosemarie Kieffer. Elle a été pendant de nombreuses années professeur de français au Lycée Robert-Schuman à Luxembourg, et avait légué, lors de sa mort en juillet 1994, sa bibliothèque ainsi que de nombreux documents personnels à  cet établissement. Afin de faciliter une future mise en valeur de ces documents, le LRSL a confié la conservation et le catalogage de ces documents au CNL. Ils ont été intégrés au fonds existant L-57 Rosemarie Kieffer, qui jusque-là  contenait une série de journaux de la Grande Loge féminine de France, une collection de lettres de Rosemarie Kieffer envoyées à Germaine Goetzinger et nombre de documents imprimés sur l'oeuvre de l'auteur, la pièce la plus remarquable étant sans doute une plaque en bronze de la Société lettone pour l'amitié et les relations culturelles à l'étranger, avec un portrait de Kieffer.
 
Rosemarie Kieffer était connue au-delà des frontières luxembourgeoises comme auteur de récits, comme critique littéraire et médiatrice culturelle entre le Luxembourg et les pays de l'Europe centrale et de l'ancienne Union soviétique. Cette triple fonction se reflète dans le nouveau fonds L-57, qui se constitue d'une part de coupures de presse, manuscrits, lettres et documents personnels, et d'autre part de la bibliothèque personnelle de l'auteur.
 
Cette bibliothèque se distingue par un grand nombre de livres dédicacés. On y retrouve des auteurs luxembourgeois de son époque, comme Nic Klecker, Robert Schaack et Josiane Kartheiser, pour ne nommer que quelques-uns, mais aussi bon nombre d'auteurs et traducteurs étrangers. Il y a une quarantaine de livres sur la littérature géorgienne, dont les dédicaces retracent l'amitié entre Kieffer et le professeur kartvélien Sergo Tournava, puis une centaine de livres en langue russe, avec des dédicaces d'auteurs aussi connus que Chingiz Aitmatov et Rimma Kazakova. Les relations entre Aitmatov (1928-2008) et Kieffer ont fait l'objet d'un article publié dans le volume La dédicace. De la diversité des envois et dédicaces dans les livres, édité par le CNL à l'occasion de son exposition Widmungsbücher/Livres dédicacés (28 novembre 2013 au 2 mai 2014). Pour ce qui est de la poétesse russe Rimma Kazakova (1932-2008), elle adresse plusieurs livres à Kieffer, entre autres son recueil Descends la colline, reproduit ci-contre. Dans cet envoi, daté du 26 juillet 1985, elle se dit reconnaissante pour le "bon coeur" de sa "chère Rosemarie Kieffer". Nommons enfin une vingtaine de livres grecs et un nombre équivalent de livres tchèques, qui témoignent de l'amitié entre Kieffer et le romaniste tchèque Jan O. Fischer (1923-1992). A côté de ces livres dédicacés, on trouve également un large nombre de journaux étrangers, contenant des récits ou essais de Rosemarie Kieffer, ou son portrait à travers les yeux d'un chercheur étranger. A elle seule, cette bibliothèque retrace donc déjà en grande partie le vaste réseau de connections culturelles que l'auteur a entretenues.
 
Le deuxième volet du fonds L-57 Rosemarie Kieffer est constitué de documents personnels de l'auteur. En premier lieu, on y trouve des tapuscrits et des ébauches d'articles que Kieffer a écrits pour des journaux luxembourgeois et internationaux. Plusieurs documents parlent de la littérature luxembourgeoise en général, d'autres ont pour objet un auteur spécifique, comme Edmond Dune, Suzon Hedo ou des écrivains francophones étrangers comme Simone Vierne. A côté de ces tapuscrits, on trouve des ébauches littéraires et des carnets de notes, qui - inédits à ce jour - sont d'un intérêt supérieur pour le chercheur.
 
Un des objets les plus charmants du fonds est sans doute l'album de poésie que Kieffer a entamé à l'âge de 11 ans. Cet album est décrit en détail dans l'article Objet du mois de février 2014. D'autres documents remontant à la jeunesse de l'auteur sont des cahiers de l'école primaire et secondaire. Parmi eux, il y a quatre carnets manuscrits qui retracent minutieusement l'histoire de la Grande Bretagne du paléolithique jusqu'à l'époque georgienne. Le texte, d'un anglais soigné, est accompagné de dessins, d'arbres généalogiques, de coupures de journaux et de cartes postales.
 
Comme sa bibliothèque, la correspondance de Kieffer montre ses contacts avec le monde francophone et les pays de l'Europe centrale et de l'ancienne URSS. La majeure partie de ses lettres se trouve pour le moment à la Bibliothèque nationale du Luxembourg, ainsi la part correspondance du fonds L-57 est composée surtout de cartes postales, mais aussi de messages de José Ensch, de la poétesse lettonne Astride Ivaska et de l'auteur russe Veniamin A. Kaverin. Dans ce contexte, citons également les pièces documentant les nombreux voyages de l'auteur, comme des billets d'avion, des guides touristiques et des billets d'entrée.
 
La partie finale Divers/Collections, qui est plus hétéroclite, témoigne du travail d'éditeur et de critique littéraire de Kieffer. On y trouve par exemple les préparatifs d'une anthologie chinoise sur la littérature luxembourgeoise. Des coupures de presse de ses propres articles et des études critiques et approfondies sur son oeuvre achèvent ce fonds intéressant et varié.
 

 

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